04/02/21
À partir de l’oubli, la force de l’audace.
Pratiquer le zen c’est apprécier l’attention qui nous sort du sommeil hypnotique collectif.
Une collaboration considérable avec nos capacités déductives doit être requise pour atteindre l’extrême subtilité de la vie, de son infusion en tout, en nous.
Plus nous descendons au niveau simple de La Vie, par une finesse aiguë de nos outils perceptifs, et plus nous pouvons abandonner les cumuls stériles que nous engrangeons sans cesse dans nos cerveaux.
Déshabiller progressivement notre paysage mental, Là est l’audace !
L’audace d’exprimer notre mouvement d’être sans appui d’image connue.
L’exprimer qu’avec les petits riens qui font notre quotidien.
C’est d’une difficulté insurmontable pour nos facultés cognitives égotiques cumulatives – sortir du quantifiable pour sauter dans l’intuition intellectuelle pure de l’esprit qui étreint tout d’un seul coup.
Toute la réalité de notre vie de pratique zen, réside sous ces petits riens, sous les faits, sous les mots, sous les intentions… jamais dans ce qui veut être vu!
Il ne s’agit pas de comprendre les apparences de chaque chose et événement, mais comment tout cela nous met en liaison avec tout ce qui apparaît pour immédiatement disparaître.
Une sorte de compréhension informelle directe saisie intuitivement.
Chaque chose en soi n’est rien, c’est le rapport qui les relie qui nous éveille à notre réalité.
Acceptons d’en passer par des compréhensions approximatives pour édifier doucement mais sûrement une compréhension claire de nous-mêmes, c’est le travail patient, puissant de notre audace à partir de l’oubli de toutes nos vieilles et fausses connaissances conditionnées.
VOIR N’EST JAMAIS REVOIR !
Dans l’expérience de Dogen, si l’être n’est pas le langage, les facultés déductives inhérentes au langage peuvent nous propulser au-delà de son fonctionnement et nous amener à l’esprit purement intuitif et holistique…c’est la vision en complétude de notre impermanence infinie.
Philippe.