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Voir est souvent ne pas voir, et ne pas voir peut donner à voir !

— Voir est souvent ne pas voir, et ne pas voir peut donner à voir !

17/06/21

Voir est souvent ne pas voir, et ne pas voir peut donner à voir !

Quand ma perception est captivée par l’enveloppe et l’apparence causale des choses, alors je ne vois pas la substance vitale de l’existence.

Même quand, je ne m’en préoccupe plus, et que je me rends capable d’aller bien au-delà vers la vision de ce qui est…

…cela ouvre une possibilité, mais ne s’impose pas !

Pourquoi ? uniquement parce que je ne suis en mesure de ne voir que ce que j’ai besoin de voir !…

…Et ce besoin n’est pas automatiquement une nécessité, il est une création répondant à une strate de lecture sur moi et le monde.

Ce qui est naturel, inconscient et automatique, c’est de se voir à travers notre conscience réfléchie.

C’est pour cela que nous sommes si particuliers et singuliers, car nous nous voyons par le prisme de ce qui se produit contextuellement.

Ce qui n’est pas du tout naturel, c’est d’identifier cette conscience à un corps historique de gènes, d’actions et d’affects encapsulés par une mémoire.

Bouddha dit  « Si, recevant une flèche empoisonnée dans le dos, vous passiez votre temps à en rechercher la cause et l’auteur de cet acte… le poison aurait vite raison de votre vie. Il n’y a qu’une solution et extrêmement urgente, celle d’arracher cette flèche, d’extraire le poison et de soigner la plaie ! »

Cela veut dire que nous n’avons pas besoin de nous identifier dans la chaîne de causalité psychologique.

Nous en mourrons, en restant ignorants de notre réalité d’être simplement !

On peut dire qu’il y a plusieurs niveaux possibles de vision de nous-mêmes ! Et le besoin de voir est conséquent à celui dans lequel nous nous installons.

Si je ne crois plus en la fatalité de mon passé et que je fais fi de toutes les données psychologiques, je puis enfin m’avancer à la prou de mon navire et voir devant ce qui advient.

Si par la suite, étant bien posté au devant de moi-même, je ne me préoccupe plus de mon ombre et de celles des autres, je ne suis plus obnubilé par les résultats.

Libéré du corps et de ses conséquences, je dispose de toutes mes capacités d’être au devant de moi  « conscience s’ouvrant dans le vivant indéterminé, là où la Vie devient »

Et si seulement je me restitue uniquement dans cette production là ! le besoin de voir la réalité nue, de tout ce qui apparaît en moi, permettra la vision intégrante ultime.

Tout est, en ma conscience, quand ce n’est plus voilé par un attachement identitaire local.

Tout le monde voit uniquement à partir de son positionnement !

Si sur la pointe des pieds, je lève mon interrogation au dessus de mon ignorance, alors c’est de la connaissance qui s’offrira à ma vue !

C’est par une observation sans aucune pensée (car chaque pensée est conditionnée par notre passé) que nous pourrons, au sommet de notre assise, nous actualiser sans début ni fin !

Très bons zazen

Philippe