22 Oct Valérie B.
Infusion de SESSHIN *
– Qui es-tu ?
– Au départ, je suis la photo collée au mur de la mémoire.
Mais vois-tu, je n’en demeure pas là.
Ni « ceci », ni « cela ».
Je suis tout et personne à la fois.
Je suis le mouvement qui traverse l’instant.
– Tu dis que tu es mouvement, et pourtant tu ne bouges pas !
– C’est vrai ! Je suis assise ; mais depuis cet endroit,
J’emprunte des chemins, j’entrouvre des voies.
– Et tu ne t’y perds pas ?
– Parfois, si ; je m’assoupis, je m’égare.
– Et alors ?
– Alors, je respire et je repars.
– Et vers quoi avances-tu ?
– Vers ce que certains nomment « l’Au delà du Par delà »
– C’est loin ?
– Il semblerait que ce soit vaste en tous cas.
– Comment le sais-tu ?
– Je ne le sais pas. Cela vient à moi,
se révèle en silence dans la maturité des choses ;
L’une faisant advenir l’autre, l’autre, me faisant advenir moi.
– Mais à quoi cela tient-il ?
– A rien paraît-il. Cela repose sur du vide.
– C’est une histoire de fou !
– En effet, on peut s’en tenir à ça
ou choisir
de se tenir debout.
– « Assis » ! « Debout » ! C’est fatiguant ton histoire !
Je vais me coucher ; il est tard.
– Et tu as bien raison, car demain, dans la maison,
pas tout à fait lucides, on se lève aux aurores
pour embrasser le vide.
Valérie, d’après le TEISHO, transmis, servi et partagé
par Philippe, à Rouac. Fin d’été 2019.