14/01/21
Pour être Zen dans le réel, il ne nous faut plus zoner dans notre imagination !
Etre zen dans le réel, c’est se laisser inspirer par le réel (corps et esprit).
Une saine inspiration nécessite auparavant une lente, profonde et complète expiration. Faire place nette à ce qui advient. Ne pas vivre l’inconnu qui surgit en lui imposant une mémoire de similitude.
La spécificité de zazen est donc une constante concentration à l’expiration physique et mentale… c’est alors que la vie pourra se charger de l’inspiration adéquate et complète.
Pratiquer le Zen n’a rien à voir avec une tranquillité engourdissante. Ce n’est pas une recherche d’un bonheur sous couette, même si l’hiver et les contraintes du Covid nous poussent à nous engoncer sous nos imaginations de faux plaisirs, croyances et espoirs.
Notre société mercantile propose des solutions de bien-être facile et très « bobo », avec bien sûr, zéro risque pour l’ego mais pas pour le portefeuille (tout comme en psychanalyse, c’est son coût qui fait l’engagement et donc son efficacité supposée)
Ces pratiques ennuyeuses sont des véritables somnifères qui ne déracinent pas nos vielles habitudes…
… C’est comme si nous voulions échapper au réel de notre propre vie… ?!? Mais c’est impossible ! Il n’y a nulle part ailleurs où aller !
Nous n’avons, face à cet engourdissement naturel, qu’une seule solution, qu’un seul souhait, être INSPIRÉS ! Que tous les événements et les êtres qui se présentent… tous…, inspirent mon être profond, nourrissent mes liens à la vie et activent ma participation à cet immense ensemble que nous appelons « instant présent ».
Que je sois suffisamment inspiré pour que j’ancre toute mon énergie dans l’attention à cet « instant présent »
Suffisamment inspiré pour ne plus glisser dans l’échappatoire à mon réel en me soumettant à mon imagination d’un ailleurs/autrement qui est mon enfer.
L’ici et maintenant est notre paradis, à la condition expresse d’y être partie prenante avec une grande curiosité.
C’est ainsi que toute notre vie devient une cérémonie du sacré. Chaque geste est la grande porte d’un émerveillement incompréhensible…
…c’est ainsi que tous les doutes et toutes les questions disparaissent (l’expiration) et laissent la place à cette improbable innocence consciente (l’inspiration)
En cette nouvelle année, soyons résolus à nous laisser inspirer par la grâce du travail de toutes nos profondes expirations de détachement.
Philippe.
Ps : pardon pour le retard de ce texte, c’est hier soir en m’installant en zazen, que j’aie perçu mon oubli.