06/05/21
Même si l’on comprend, cela ne change en rien nos comportements.
Comprendre les informations que notre cerveau reçoit n’engage que 1% de notre réalité. C’est le premier niveau de connaissance de Spinoza : l’opinion.
Remettre en question et réfléchir soi-même sur ce que l’on croit comprendre est 10 fois plus efficace, néanmoins ne nous engage qu’à la hauteur de 10%.C’est le deuxième niveau de connaissance de Spinoza : l’analyse.
La réalité se fait jour en nous, que si l’on se laisse prendre par elle et non pas, par ce que l’on en pense tout en restant en périphérie. (La réalité n’a pas besoin de moi. Fernando Pessoa.1888-1935) (La vie n’est pas un problème à résoudre mais une réalité dont il faut faire l’expérience. Sören Kierkegaard philosophe Danois 1813-1855)
Donc l’efficacité n’est que dans la persévérance de notre implication d’instant en instant.
Le Zen appelle cela SHOJIN ; l’effort continu, la persévérance, la patience d’être dans ce qui se produit, et ceci non détourné par l’espoir d’un quelconque résultat attendu.
Aujourd’hui, l’on croit comprendre tout rapidement en effleurant des définitions, des concepts et des conclusions. On passe d’une info à une autre, de façon si superficielle, que l’on ne se rend même plus compte que nous ne développons que le coté « singe savant »… et on reste collés à notre 1% tout en jouant l’érudit.
Vivre est la seule réalité que l’on puisse expérimenter. Mais vivre ne se fait pas en se jouant de celle-ci.
Fuir ou faire semblant n’est toujours pas plus efficace pour voir, comprendre et dépasser nos illusions et nos croyances.
Il nous faut plonger, dans ce qui est le témoin en nous, de tout ce qui s’agite en peurs, tristesses, blocages et démonstrations.
Voir comment nous passons d’une réalité à une autre sans superposer les résultats…c.à.d. sommes-nous capables de passer d’un moment de naissance (d’apparition) à un moment de mort (de disparition), chaque instant libéré de toute mémoire émotive.
Pour le dire autrement, sommes-nous capables de vivre sans nous raconter d’histoires !
Si l’on Se met en pratique, au milieu même de chaque instant, c’est être semblable aux gouttes d’eau qui inlassablement creusent la pierre la plus dure, par le seul fait de leur persévérance… ainsi en va-t-il de notre dense illusion égotique.
L’efficacité est donc de ne jamais s’arrêter, et quand c’est vécu avec authenticité, chaque goutte d’eau ne sait pas qu’elle creuse sa réalité, c’est uniquement vue de l’extérieur que l’information d’un véritable changement se fait voir (analyse par comparaison de séquences).
A l’intérieur c’est l’oubli, la concentration, l’efficacité… on est donc plongés dans la durée (inapprochable mentalement) lieu de l’expansion et donc du bonheur.
Bon Zazen, Philippe.