Coussin de méditation sur un tapis de méditation
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La liberté est dans le « JE », l’esclavage dans ce que l’on fait suivre derrière.

— La liberté est dans le « JE », l’esclavage dans ce que l’on fait suivre derrière.

08/04/21

La liberté est dans le « JE », l’esclavage dans ce que l’on fait suivre derrière.

 

Tout ce que le présent porte est posé par le temps et l’espace. En observant cette causalité, nous pouvons ressentir la vacuité.

Cet énorme raccourci est en fait la grande perception de l’architecture complète de nos vies.

Nous ne sommes pas la carrosserie, ce corps ! pas plus que nous ne serions l’inconscient collectif qui s’enrichit de toutes nos expériences générationnelles !

Et enfin nous ne pouvons pas arrêter notre investigation sur nous-mêmes aux apparences causales de cette mécanique espace/temps.

Quand nous disons « JE », c’est bien en deçà de tout cela et c’est toute la colonne vertébrale de notre architecture.

Mais voilà ! quand nous disons  « JE », ce n’est plus du cœur nu et simple de celui-ci que nous émergeons, mais de toutes les couches d’oripeaux que nous l’affublons depuis si longtemps et qui font notre conscience déformante de ce « JE ».

Dans l’Inde antique, il était dit « ni ceci, ni cela ! » tout ce qui est dit derrière « JE » ne peut en aucun cas le définir, mais nous sépare de lui.

En réalité l’indéfinissable peut prendre un raccourci à l’exemple du Christ : « Qui es-tu ? – Je suis celui qui est ! et suivant une autre traduction – je suis ce qui est ! »…

… et rien d’autre ! mais pas moins rien que cela ! ce Rien ne peut pas être séparé du Tout et est donc Le Tout.

Si je reste perceptif de façon intime et continue de mon « JE » sans rien lui coller dessus, il y a alors une sortie définitive de la causalité, car cela transcende le temps et l’espace.

On coupe le nœud de notre étranglement et on se retrouve à respirer tout le cosmos en soi. Ce nœud largement entretenu est le mélange de toutes nos tendances mentales qui ramènent tout à l’ego.

Ceci étant détruit, c’est la causalité qui s’évapore… n’ayant plus d’appuis illusoires dit « solides », c’est la vacuité qui devient notre véritable appui !

« Quand  on tombe, c’est en s’appuyant sur la terre que l’on peut se relever… mais en réalité, la terre elle, est appuyée sur le vide, donc c’est le vide qui nous relève » Dogen.

Il y a trois pré requis nécessaires pour authentiquement s’appuyer sur la vacuité de notre « JE » :

  1. Etre en réflexion consciente
  2. Avoir un désir ardent de sortir des conditionnements
  3. Préférer la compagnie des justes

Le reste n’est qu’affaire de quotidienneté  (Dogen)

Chaque jour, ne pas céder aux plaisirs aveuglants à réponses trop rapides et addictives, mais s’enfoncer dans la nudité du « JE » au plus profond de l’instant – c’est là le « connais-toi toi-même en t’oubliant totalement » de Dogen, car on ne permet plus à son mental d’être mis en mouvement par des conditions objectives.

Bon zazen dans ce nouveau confinement !

Philippe.