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De nos choix affectifs dualistes

— De nos choix affectifs dualistes

25/03/21

De nos choix affectifs dualistes

« Ayant traversé l’océan de ses illusions en ayant tué les démons de ses sympathies et antipathies, le sage, maintenant uni à sa paix trouve son délice dans Le Soi et s’établit ainsi dans sa propre gloire » Ramana

« Un affect est la manière dont notre être est modifié en mieux ou en pire par le fait qu’il existe en relation avec d’autres êtres et événements » Spinoza

La dualité est notre manière impuissante de définir une chose par elle-même, ce faisant nous lui opposons un contraire (ce qui ne définit toujours rien !?)

Quand nous entrons en relation avec quelqu’un ou chose, nous le faisons par une représentation mentale.

Celle-ci est conditionnée par notre impuissance à voir ce qui est tel quel, ce qui nous oblige à tout classer par la contrainte d’un contraire.

Nous ne voyons plus l’autre et l’événement pour ce qu’ils sont, car ce sont nos choix affectifs (ce que nous recherchons et rejetons pour nous confirmer) qui éclairent tout de manière si déformée.

C’est comme si le soleil choisissait d’éclairer tel arbre mais pas tel autre, et telle personne et pas telle autre.

Sans choix et sans pourquoi le soleil éclaire tout ce qui est dans sa trajectoire, car c’est sa nature de réchauffer et d’éclairer.

Etre un éveillé, c’est être libéré de tous nos choix affectifs dualistes et c’est tout voir pour ce qui est, sans choix, sans pourquoi, sans mémoire, sans a priori et donc évidemment sans attachement ni rejet.

Toutes recherches cessantes c.à.d, ne plus nourrir aucun espoir dépendant d’un désespoir.

Etre enfin et seulement en expansion sans choix, comme le soleil avec tout ce qui advient là ! dans l’instant !  sous nos pas !

Les Maîtres zen disent de cela « c’est l’absence de toutes passions qui laisse la place libre à notre véritable nature qui est d’exprimer ses nobles aspirations d’émerveillement en expansion infini. »

Tout ce qui est dans notre trajectoire se reflète en nous et nous construit.

Etre libre d’affection, c’est laisser tout se refléter sans vouloir garder en gravant notre mental par des images que nous préférerions.

Trop vite cela devient des a priori se transformant en  préjugés enfermants (c’est le monde imaginaire de notre petit ego).

Voir ! C’est laisser faire exactement tout ce qui arrive, en étant totalement présent et lucide (sinon on ne voit rien !) et notre nature sera alors totalement en relation non dualiste avec Sa et La Réalité.

Voir ainsi les 10 000 choses, n’est pas encore le point de non retour à l’ego !

Le sage considère avec admiration chaque instant (avec tout ce qu’il contient – soi y compris.) car c’est le mouvement éternel d’apparition/disparition qui l’immerge dans le substrat vacuité du vivant infini, point de non retour ! C’est là sa Paix.

Bon zazen, Philippe.