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Celui qui a des yeux n’a rien à faire qu’à se délecter des formes et couleurs – Ramana.

— Celui qui a des yeux n’a rien à faire qu’à se délecter des formes et couleurs – Ramana.

27/05/21

Celui qui a des yeux n’a rien à faire qu’à se délecter des formes et couleurs – Ramana.

Qui prendrait plaisir à regarder une peinture de la lune, quand celle-ci brille de toute sa splendeur sur nous et autour de nous ?

Car enfin, si nous vivions l’émerveillement et la jouissance du réel, il nous serait impossible de trouver un seul plaisir fondamental dans l’irréel.

Pourquoi alors tombons-nous si facilement dans un monde irréel donc imaginaire… … Et pourquoi accusons-nous la réalité de tous nos maux ?

La réponse zen me vient par Spinoza et La Boétie (Discours de la servitude volontaire).

C’est parce que nous manquons de courage, que nous choisissons de rester esclave.

C’est alors que nous devenons passifs dans le déroulement de nos passions…ce sont elles qui nous embarquent et non nous qui les dirigeons.

Notre imagination débordante fabrique sans cesse des mondes parallèles totalement virtuels.

Depuis longtemps nous formalisons cette faiblesse hypnotisante par des histoires, des contes, des livres, des films…nos cerveaux en sont même inondés actuellement par l’intrusion constante des écrans de toutes sortes.

Nous devenons fantômes de nous-mêmes en nous enfonçant sous la couette de ces histoires. Et le pire, tout cela est encensé sur l’autel d’une culture populaire !

Que produit le réel derrière cette fuite ; des névroses, des dérapages, des égarés aux regards vides, des êtres qui marchent en titubant sous l’emprise d’addictions, des déprimés et des désespérés !

Le choix volontaire de notre esclavage ne peut que nous diminuer.

Si l’art est un médium pour indiquer vers quoi et où il est possible de se délecter, ce n’est pas pour rester collé au médium.

Le tableau de la lune n’est pas plus qu’un panneau indicateur de la lune réelle à regarder avec intensité.

Au lieu de collectionner des panneaux indicateurs, stériles en soi, écoutons ce qu’ils tentent de nous dire : devenir celui qui voit par son propre regard, et non pas regarder le résultat de celui qui a vu.

De passif qui diminue ma capacité à être, devenir actif pour augmenter ma vitalité…sortons de nos mondes fictifs et créons notre propre vie lucidement dans notre histoire subjective et contextuelle avec pour toute activité une totale attention afin de rester adaptés à la mouvance de cet ensemble improbable (moi, les autres, le monde, l’instant)…

…Là est l’expression de notre vocation d’être ! en expansion infinie !!

Bon zazen ensoleillé. Philippe.