20/08/21
L’Ego se préoccupe sans cesse de protéger ses propres cumuls.
Le Zen se préoccupe sans cesse de Se protéger de tous cumuls.
Une question importante m’a été posée : « a travailler sur la connaissance de sa véritable nature, n’en deviendrions nous pas indifférents aux autres ? »
Je suis d’accord, pour le travail dit « à développement personnel » il nous éloigne de l’humanité des autres, en devenant performants, nous cumulons des compétences par choix, renforçant notre représentation.
Là, bien des cercles d’intérêts vont se construire ayant pour centre ma propre représentation de ce que je crois être…mes intimes, mes proches, mes amis mes connaissances, ma vie sociale, mes croyances, mon pays etc……
Tout cela n’est conditionné que par l’amour de la construction du personnage que je me fabrique…Etre indifférent à ce jeu de dupe, c’est voir et reconnaître tout ce mécanisme
Finalement ce que l’on appelle « l’amour des autres » alimente essentiellement l’amour de l’ego.
Ce n’est pas l’amour qui est aveugle, mais bien l’ego qui par une très très faible vision ne peut aimer que ce qui lui est local. Il étouffe dans ses propres cumuls de son territoire clos.
Quand quelque chose le renforce, il y a attraction et appelle cela de l’amour.
Quand quelque chose le met en danger, il y a répulsion et cela peut aller jusqu’à la haine.
Et entre les deux, une grande partie du vivant, n’étant ni un danger ni un renfort, n’est pas aperçue par l’ego.
Tout cumul ne se fait qu’à partir d’un choix.
Tout choix fait le jeu de l’ego en construisant une dualité ; favorable/défavorable, ami/ennemi, le tout couché sur l’indifférence du reste.
L’Amour lui, est inconditionnel ou n’est pas !
Aimer ce qu’il y a, ce que nous avons, ce qui advient, ce qui disparaît… c’est ne rien retenir pour soi (aimer ne peut se réaliser que par détachement).
N’ayant plus rien à retenir, il n’y a rien à défendre (seule une personne riche en perd son sommeil de crainte –l’Avare de Molière)
Se libérer de toute construction, c’est enlever toute attraction et répulsion et surtout l’énorme indifférence du reste.
C’est être enfin équanime envers tout le vivant.
Sortir de la cécité de l’ego, c’est voir que nous appartenons à la même famille de ce tout vivant.
En travaillant à notre ouverture absolue, l’amour qui est depuis toujours notre seul moteur, n’est enfin plus au service d’un enfermement dicté par l’ego.
Sans attraction, ni répulsion plus d’indifférence et nous retrouvons notre nature harmonieuse, car en accord et en amour avec tout ce qui est.
Philippe