02/07/21
La puissance de nos pensées n’a qu’un moteur ; le Moi.
L’Advaita Védanta, Le Bouddhisme et donc le Zen se différencie de toutes les autres approches par ce noyau central : « Anatman » sans ego, absence d’un moi.
C’est radicalement la sortie de l’autoroute, mais attention, cette sortie du grand conditionnement collectif, ne propose aucune autre alternative.
Pas même le marquage le plus infime d’un sentier qui nous mènerait quelque part !?!
Que se passe-t-il ?
Soit nous roulons tête baissée, poursuivant comme tous les occupants de l’autoroute, un horizon mirage qui recule à la vitesse de nos avancées !
Soit nous sortons de ce régime infernal et c’est l’arrêt immédiat !
Plus de route, pas de chemin ni de sentier… c’est le grand silence par absence de toutes recherches de finalité dès le premier instant, puisque nous ne pouvons plus avancer !
Rien n’est débroussaillé, organisé, conceptualisé ! Tout est tel quel, sans aucun repère !
Littéralement je suis… nulle part ! et ce nulle part m’englobe entièrement, me situant comme le centre de tous les horizons.
Je n’ai plus à répondre à un désir d’avancer, de me situer… il n’y a plus rien à produire… quand je bouge de quelques pas, tout se déplace avec moi et me restitue dans la même sphère intégrative me replaçant exactement au centre de celle-ci.
C’est pourquoi l’Eveillé Sâkyamuni à dit « Le monde et moi avons réalisé l’éveil »
C’est une expérience qui n’a rien de philosophique, puisqu’il n’y a plus un « moi séparé» qui pense un monde qu’il lui faudrait comprendre pour le maîtriser afin de le traverser.
Il n’y a plus que l’actualisation de l’instant indéterminé qui s’offre à la conscience silencieuse.
Cette conscience est toute absorbée à rester dans le parfait équilibre à la fine pointe du déroulement du vivant !
Les Indiens appellent cela « Sunyata » traduit très souvent par « vide », je préfère de beaucoup par « Nulle part ».
Les Maîtres zen enseignent que l’expérience d’Anatman et de Sunyata vont de pair avec Prajna.
Quand par l’absence de tout désir d’aller quelque part (quand il n’y a plus aucune parcelle d’un moi qui veut) il y a immersion dans ce nulle part conscientisé, cette connaissance ultime est appelée « Grande sagesse Prajna ».
Houei-neng disait « Quand ma propre nature n’est plus trompée par aucune imagination, elle s’appelle Prajna ».
Philippe.