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« La joie d’un enfant retrouvé, ne dure pas quand il demeure continuellement avec nous »

— « La joie d’un enfant retrouvé, ne dure pas quand il demeure continuellement avec nous »

25/06/21

« La joie d’un enfant retrouvé, ne dure pas quand il demeure continuellement avec nous » Mahâtma Nishchaldas

Enoncé concis sur le manque, la mémoire, l’incomplétude et le désir.

Quand une relation de qualité ne peut plus se jouer par un éloignement trop long, notre mémoire nous le rappelle !

Nous réagissons alors pour retrouver cette situation et la joie est grande quand cela réapparaît.

Il y a en ce moment là comme un goût de complétude, nous nous sentons unis en  nous, plus rien ne nous manque, notre regard intériorisé goûte le bonheur !

Pourquoi cela ne dure t’il pas ?

Parce que tout ce processus est conditionné par le « manque »

André Comte Sponville dit malicieusement « Le désir est manque, alors on fait tout pour combler ce manque… Mais quand enfin on retrouve ce qui nous manquait, le désir disparaît…Et ne plus rien désirer… est d’un ennui !!! Car il me manque le plus important…Le Désir ! »

Spinoza dit « Le Désir est une puissance d’appétit de ce qui ne nous manque pas ! »

On a là tout le travail du Zen en deux équations se faisant face.

D’un coté (et on l’a vu en sesshin) il y a le désir de Platon qui est extérieur à nous même, projeté sur un objet physique ou psychique (c’est ce que souligne Comte Sponville)

Et de l’autre, il y a le désir de Spinoza (ou du Zen) qui est intérieur.

Rien ne nous manque pour être, mais être en conscience demande une adhésion.

Plus je regarde à l’intérieur, plus j’en goûte La Complétude…Et plus j’active ma puissance d’appétit de ce qui est.

Comte Sponville d’ajouter tout aussi malicieusement « C’est atteindre la puissance de jouir, de jouir en toute puissance ! »

Quand en toutes circonstances, mon regard reste  en prise avec le centre de mon centre, alors je puis naturellement communiquer avec le centre de toutes choses.

La mémoire n’ayant plus de place pour produire un manque (puisque tout est en soi) il n’y a plus d’incomplétude à combler.

Les sages disent alors, c’est l’Esprit clair, transparent, celui qui ne projette plus une quelconque action…N’ayant plus de désir d’agir, tout ce qui se présente devant eux a la même valeur et est donc accueilli d’égale humeur.

Goûtant l’ultime qui se présente par l’ultime qui est vécu en eux, ils sont légers comme feuille au vent, toujours en accord avec la direction de ce vent.

Leur appétence n’est plus dirigée sur un objet, mais uniquement sur l’adhésion inconditionnelle à ce qui est. On peut appeler cela « amour », l’amour de ce qui il y a en soi, en tout, dans l’instant.