29/04/21
Platon avait raison ; Le monde des idées a pouvoir sur le réel.
D’après Platon, le monde des idées est plus parfait que le monde réel, c’est pourquoi nous transformons la réalité en cherchant à la rendre perfectible !?!
« Les hommes ne veulent pas ce qu’ils font, mais ce en vue de quoi ils le font » Platon.
Les platoniciens se figurent que l’Être est donné une fois pour toutes, complet et parfait, dans l’immuable système des Idées : le monde qui se déroule à nos yeux ne peut donc rien y ajouter ; il n’est au contraire que diminution ou dégradation d’états successifs mesurant l’écart croissant ou décroissant entre ce qu’il est, ombre projetée dans le temps, et ce qu’il devrait être, Idée assise dans l’éternité.
Toute pratique non-duelle et donc le Zen, dénonce cette position extrêmement anxiogène, à savoir ; rien de ce que nous vivons nous satisfait puisque sans cesse nous projetons des idéaux qui amélioreraient ce qui est vécu.
C’est la fameuse position intenable du grand écart qui nous rend si maladroit.
A l’opposé de Platon, les sages de tous bords, nous enjoignent de faire fi de nos idéaux, de nos volontés et de nos désirs !?!
En cette période de consommation aux plaisirs faciles, c’est impossible à entendre ! notre cerveau colle au sucré, même (et on le sait) si à long terme, les résultats sont contradictoires !!
Pourtant Platon partait du même constat ; « Les hommes ne répondent que très rarement à leur nécessité d’être et bien plus souvent à leur besoin de satisfaction pour une reconnaissance »
Platon prend le savoir par la raison pour nous montrer que les idéaux valent bien plus que nos tristes vécus qui ne recherchent, très souvent, qu’une image falsifiée de nous mêmes (tout comme la Castafiore de Hergé et donc Faust de Gounod), avec cette lancinante préoccupation ; Oh miroir ! suis-je belle en ce miroir ?)
Mais voilà ! « Le savoir » (ou le faire croire) n’a jamais transformé personne, seule l’expérience à ce pouvoir… encore faut-il au cœur de l’expérience faire preuve de lucidité pour ne pas tomber dans des biais culturels qui nous éloignent de notre nécessité d’être.
Imaginons que nos expériences aient pour origine, nos désirs, volontés de maîtrise et idéaux projetés… nous ne verrions rien d’autre que ce que nous cherchons à atteindre, sans nous rendre compte que nous ne sommes plus du tout en harmonie avec le contexte qui nous fait être en ce qui est.
Tout comme à l’école, la réponse est cinglante « hors sujet » et sans commentaire pour l’écriture de ce hors sujet. Résultat si navrant !!
Les traditions de l’expérience nous invitent à faire ce qui doit être fait sans aucun rejet ni attachement… c’est là Le Vortex du retournement à Notre Réalité !!
Si l’on manque de maturité pour connaître (reconnaître) ce qui doit être fait dans notre nécessité d’être, il nous faut en passer par un guide, tout comme dans la verticalité montagneuse.
Et ce n’est que par l’habitude des dangers lucidement traversés que l’endurance viendra nous certifier dans une libre autonomie.
Ce sont l’humilité et la persévérance et seulement eux qui boostent de notre transformation.
Ne poursuivant plus un faire-valoir par une image idéalisée de nous-mêmes, nous entrons consciemment dans l’inconscient de tout le vivant en perpétuel changement et c’est là qu’enfin nous pouvons surfer sur la planche du bonheur, se déroulant au sommet de la vague de l’instant… restons seulement en équilibre et laissons faire !!!
Bon zazen, Philippe