Coussin de méditation sur un tapis de méditation
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26/11/20

— 26/11/20

26/11/20

La différence entre une excellente spéculation philosophique et le zen est l’expérimentation constante qui seule peut nous transformer.

Sartre, ce philosophe pourtant Existentialiste, disait « en philosophie, l’analyse la plus pointue, finalement, nous pousse à croire en un Soi »

Le zen affirme le contraire ; Il n’y a pas à croire en un Soi, et à rien d’autre d’ailleurs, il nous faut seulement expérimenter !

Alors, ce Soi que je dois expérimenter ! Comment ?

Je peux me sentir vivre par mes émotions, être conforté par l’appréciation de mes valeurs ou acquis, ou affecté par une injustice d’une perte matérielle, intellectuelle ou affective.

Quel est le récipient de tout cela qui nous parait si proche et pourtant inaccessible, bien fragile et surtout fuyant ?

Malgré toutes les approches infructueuses d’un lieu qui serait nôtre, nous restons convaincus que c’est pourtant notre centre, et qu’il nous signifierait grâce à des différences avec les autres, par des souvenirs intimes et des projets qui nous seraient particuliers… C’est à partir de cela  que nous voyons, questionnons et interagissons avec le monde !

Ce qui est sûr, c’est que ce monde là n’est que le reflet de notre grille de lecture, donc il est nôtre et n’a rien à voir avec celui des autres ! Ainsi, pas réel !!

Il suffit de vivre une véritable observation sur l’activité de son propre esprit au cours d’une méditation, pour s’apercevoir que nous ne sommes qu’un faisceau de pensées sans cohérence !

Si je pousse l’expérience un peu plus loin, je suis incapable de me saisir sans une perception conditionnée par elle-même !

Par contre je ressens que mon esprit est tumultueux, avide de sensations, de pensées de peurs et de refoulements, et des pensées de désirs et d’attentes. Tout se pourchasse à l’infini, comme un jeune chiot qui tente d’attraper sa queue !

Pourquoi nous accrochons nous à la croyance de ce faisceau de pensées que l’on nomme « Identité »…

… Alors que c’est exactement cela qu’il nous faut lâcher pour expérimenter « le ce sur quoi » tout cela se projette !

Si l’on ne s’attache plus à nos activités qui apparaissent et disparaissent constamment, pour porter toute notre attention sur ce qui ne bouge jamais en arrière plan de tout cela (cette certitude d’exister toujours et partout, quoi qu’il arrive !), alors nous passerons la porte sans porte où chaque action sera accomplie dignement et avec facilité car détachée !

L’infini de l’existence (le Soi) est juste à la fine pointe de l’action/instant qui se perd en se transmettant sans cesse à l’infini. Pas besoin de vouloir le prendre par le mental (c’est l’échec assuré)  juste se donner à cette réalité ! Et tout se révélera !

(Suite la semaine prochaine…)

Philippe.