21/08/20
L’axe absolu de l’ ici et maintenant
La vie se réalise en s’actualisant dans l’axe absolu de l’ ici et maintenant.
Ce n’est pas une particularité zen ; l’Advaïta Indien, les Taôistes, les Stoïciens, la Patristique Grecque et bien d’autres encore en font la porte sans porte de l’accès à l’Absolu de la conscience.
Dans notre pratique zen, sans cet axe, rien n’existe !
Que faut-il entendre par cette affirmation radicale, et pourquoi ne sommes nous pas immergés naturellement en ce lieu si fondamental ?
Notre capacité à connaître le monde et donc à nous connaître en passe par la séparation sujet/objet c.à.d. par la réflexion (le raisonnement qui réfléchit ce qui est perçu, donc un reflet du réel !).
Ce processus nous décollant de cet axe nous fait glisser dans les jeux de la mémoire et des projections jusqu’aux représentations imaginées de nous même !
Notre mémoire ; c’est tout notre passé, celui de notre famille, de notre clan jusqu’au passé de toute l’humanité. Et l’attachement en faveur de ces héritages nous isole de la nudité de notre être (nous l’affublons de tant de défroques). Viens ensuite, par conséquence, les doutes existentiels… et donc la recherche désespérée d’un sens pour cette vie qui se déploie malgré tout et souvent difficilement en nous.
Nos projections ; ce sont toutes les cibles manquées imaginées par cette mémoire, que nous tentons de réajuster en pensant viser mieux qu’avant (ainsi en va-il avec l’espoir de toutes nouvelles générations, visant l’impossible puisque cibles irréelles !).
En nous enfonçant dans cette réflexion séparatrice (dualiste) nous tombons immanquablement dans un monde imaginé qui produit à l’infini la totalité de nos historiettes si ridicules que toutes les cultures les ont mises en scène pour en rire et en pleurer !
Dans l’ Ici et Maintenant, le changement de perspective n’est pas très démonstratif, et pourtant c’est un changement de paradigme complet.
L’on devient le condensé extrêmement ténu du vortex éternellement provisoire !
D’un côté, c’est la somme tourbillonnante de tout le passé causal du vivant qui se concentre là en moi, maintenant ! et de l’autre, c’est le potentiel effectif que je peux libérer Si je coïncide en total harmonie avec la nature du tout vivant !
C’est donc uniquement dans l’oubli de toutes fausses représentations d’identité, (et là est Ma Responsabilité !) que je puis entrer dans la joyeuse danse de la nécessité qui ne s’actualise que dans l’axe de l’ Ici et Maintenant.
Philippe.