Coussin de méditation sur un tapis de méditation
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19/11/20

— 19/11/20

19/11/20

Quand nous marchons, nous accomplissons l’incomparable.

Cet acte d’apparence banale induit tout l’enseignement du zen.

Marcher c’est évoluer d’un point à un autre, c’est changer de vision, de perspective.

On ne cherche pas à maîtriser quoi que ce soit, et pourtant, l’on quitte un certain équilibre en acceptant un certain déséquilibre… totalement confiants de retrouver intuitivement un nouvel équilibre qu’il nous faudra pourtant encore abandonner !

C’est le condensé d’une vie juste ! Avancer d’un pas supplémentaire, c’est quitter tout ce que l’on sait, pour oser s’ouvrir à la nouvelle situation, sans la remettre en question… mais en faisant confiance pour trouver intuitivement le bon contact à cette nouvelle réalité.

Plus on est chargés de conclusions et de stratégies, et plus l’indélicatesse sera notre vêtement, voire notre armure handicapante.

Pour que cela devienne naturel et donc beau, il nous faut marcher léger.

Maître Obaku disait, avec un ton quelque peu provocateur ; « Déchargez vous de votre petit ego ridicule, pour qu’enfin le cosmos entier devienne votre véritable ego »

En cela il dit la même chose que Maître Dogen « quand vous pourrez vraiment complètement vous oublier, vous serez certifiés par la multitude du vivant »

Cela veut dire que quand notre esprit intime devient vaste et calme, il devient automatiquement non séparé de l’origine de toutes choses.

Dogen toujours ; « réalisant cela, vous pêcherez la lune et labourerez les nuages »

c.à.d. nous serons exactement le reflet du réel éphémère, sans vouloir y échapper, car c’est très justement bien là, que notre véritable dimension s’offre à nous !!!

Pour marcher nous ne demandons rien à la science, pas plus qu’aux théologies, ni plus aux concepts de conduite de vie…

…Nous le faisons en coïncidant notre propre intuition de lâcher chaque instant, pour oser celui qui advient, coïncider cela avec tout ce qui est !  Comme un enfant qui inlassablement questionne encore sa curiosité, après la dernière réponse, pour avancer.

Avancer en marchant si fabuleusement…. Uniquement pour que toute notre nature exprime librement La Silencieuse Coïncidence du Vivant.

Philippe.