Coussin de méditation sur un tapis de méditation
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05/11/20

— 05/11/20

05/11/20

La méditation Zen (zazen) ne peut pas répondre à une recherche quelconque de plaisir, mais uniquement au besoin d’un vrai Bonheur !

Il nous faut commencer par l’effacement de tous nos préjugés et catégories en nous plaçant de front, face aux racines de nos illusions.

Le cerveau ne pourra jamais contredire ce qu’il a bâti.

C’est par l’être tout entier (corps et esprit) et par la méditation seulement que nous pourrons plonger au cœur même de nos fabrications illusoires.

C’est alors que nous n’aurons plus besoin de nous rassurer par des croyances, des dogmes, des mensonges et autres vieilles histoires de superstition, pour sortir de toutes nos peurs et incompréhensions… Et surtout … surtout ne plus nourrir le besoin de se construire au travers des mérites pour une reconnaissance !!

Même notre pratique de la méditation ne doit pas s’idéaliser par des mérites.

S’il n’y a pas de mérite possible dans un zazen authentique, nous pouvons néanmoins activer le seul pouvoir que l’on a, celui de l’observation de nos dépendances et opinions produites par une puissante illusion de nous mêmes.

Si avec ténacité, on s’obstine  à remonter jusqu’aux racines de celles-ci, on découvrira que l’on ne recherche inconsciemment qu’une pure affirmation de toutes nos constructions, en rêvant constamment l’avenir, par identification aux actes qui se réalisent a travers nous.

Arrêtons le blocage de notre réalité en nous prenant pour l’auteur de la création, c.à.d. de nous mêmes. Nous avons tellement peur de n’être rien dans un pur néant, que nous tentons désespérément de laisser une trace qui donnerait un sens à nos petites vies !?

Ambition apparemment légitime ! Mais qui veut cela en nous ? Sinon que notre pauvre et illusoire égo qui tout en se construisant, veut s’auto-affirmer ! en langage populaire on dit de toute ambition mal placée : « rayer le parquet ».

Dogen enseignait que la grande connaissance de nos illusions par zazen est une pratique qui ne laisse plus du tout de trace : « Si on retourne l’œil de la réalisation pour regarder derrière soi le sol de notre pratique, nous ne verrions pas plus de trace qu’un doigt qui passe dans l’eau. »

Pratiquer ainsi, sans recherche de plaisir, de cumul et de mérite, c’est avoir immédiatement la vision juste (de notre actualisation et comportement) offrant une lumineuse tendresse envers les difficultés de chacun.

Pratiquer sans s’approprier une quelconque réussite ni mérite, ou tout simplement sans s’approprier de ce qui se réalise au travers de nous.

Nous ne sommes pas l’auteur de la vie, pas même de ce qui se joue à travers nous (c’est la fameuse illusion) mais, et c’est là notre grandeur, nous sommes témoin de l’ensemble du processus, à condition de se libérer de cette grande illusion !

Philippe