Coussin de méditation sur un tapis de méditation
État de connexion

03/07/20

— 03/07/20

03/07/20

NI TROP, NI TROP PEU

Vivre, c’est sortir de notre apparente finitude par l’exploration d’un territoire infini.

Pour parcourir cette carte du temps, nous devons éviter les pièges et en personnes averties, nous engager dans un chemin réellement efficient.

Le premier piège est tellement grossier que nous n’y faisons pas attention ; c’est la route large et attractive (engouffrant tous les moutons de Panurge) que nous offrent sans fin toutes les distractions indolentes, inoculant dans nos veines un puissant poison somnifère.

Le second est juste en face, tout aussi grossier, exposant artificiellement des démonstrations de force dans des luttes totalement inutiles… sinon que de se faire estimer par les autres (c’est la très grande faiblesse des héros !)

Il y a, juste entre les deux, un si discret sentier, qu’il reste pour beaucoup (ceux qui ne l’on jamais entrevu) un mythe.

Ce chemin du milieu tant enseigné par Le Bouddha, est la voie de l’effort constant au plus secret de notre être. A l’image de notre propre cœur qui ne cesse de battre, il nous faut à chaque instant faire battre en retraite les illusions de notre ignorance.

Comment ?

Là, je reprendrais la belle histoire de Bouddha du joueur de harpe.

« Si nous tendons trop les cordes de notre instrument dans l’ignorance de sa résistance … alors celui-ci va se rompre !

Et si nous ne les tendons pas assez, rien d’harmonieux  ne pourra en sortir ! »

En premier temps donc, il nous faut nous connaître dans les causes profondes de nos actions réactions, afin de savoir ajuster notre instrument jusqu’à ses réelles possibilités d’expression.

Ce n’est qu’ensuite, qu’il nous sera possible de pratiquer tous les exercices d’assouplissement de nos raideurs et conditionnements, jusqu’à supprimer toutes maladresses dans notre façon de jouer. Ce sont nos méditations quotidiennes !

Alors, s’opère en ce lieu, une immense ouverture ; l’on devient, sans le vouloir, intime avec les structures des grandes compositions de toutes traditions…

…Et si la constance est toujours et encore de mise et avec une égale attention, nous serons traversés  par quelque chose qui s’élèvera du fond sans fond de notre être. Notre finitude se finira bien là ! Car elle atteindra la porte sans porte, ce fameux passage à l’infini du vivant, ce lieu sans lieu, ces instants sans temps.

Et c’est sans le cumul de tout savoir, que nous toucherons le cœur du tout vivant, car l’actualisation du joueur, de l’instrument et de l’harmonieuse mélodie, ne peuvent être, que, non séparés par une intériorisation vivante et non mentale !

Ce qui alors, s’exprime ainsi, débarrassé de toutes frontières et de toutes nos limites !!! Ce sont notre infinitude et notre éternité…

Devenir cela qui est, c’est comprendre sans lutter ni bailler !

Philippe.